Le beau répertoire de Noël

Malgré l'organisation simultanée de 4 concerts de Noël dans un rayon de 15 km, les Amis de l'orgue ont accueilli dans l'église Sainte-Croix plus d'une centaine de personnes venues assister à une veillée de chants et de musiques de Noël.

 

Ceux qui voulaient se plonger dans l'atmosphère de Noël autrement qu'en feuilletant un catalogue publicitaire ont été gâtés par la belle et harmonieuse prestation musicale du groupe Mély mélody. Pas de méli-mélo dans le choix des chants ni dans leur interprétation mais plutôt une invitation tout en douceur et en simplicité à un voyage musical composé de mélodies de Noël dans la pure tradition des veillées d'antan. Les 10 choristes venus de Strasbourg et des environs, accompagnés de leur pianiste, ont enchanté le public par l'interprétation à plusieurs voix de chants en français, allemand, anglais et alsacien.

 

Une veillée douce comme des bredele

 

Après une introduction solennelle de Rémy Kalck à l'orgue historique Verschneider-Blési sur un air de Michel Corrette, "Où s'en vont ces gays bergers ?", Yannick Eon, le président de l'association des Amis de l'orgue, organisatrice de cette veillée, a tout de suite planté le décor : "Cette veillée se veut avant tout méditative et joyeuse, dans une simplicité propre à l'événement, très éloignée d'une image tronquée, proposée de façon insistante par les messages publicitaires." Voilà le public averti et élégamment conduit à un voyage spirituel dans la nuit des temps, celle des prophètes, celle de leurs aïeux, celle de leur jeunesse. Les premiers sons arrivent du fond de l'église : sont-ce des bergers ? sont-ce des pèlerins qui arrivent là avec leur lanterne ? Noël approche, Noël se devine. De chanteur à spectateur, chacun devient veilleur. On y a entendu des chants connus et aimés : Schmücket alles auf das Beste, Leise rieselt der Schnee, Veni Emmanuel, Noël de Bresse, C’était la veille de Noël, Ihr Kinder, Rise up shepherd and follow, Süßer die Glocken nie klingen, Il est né le divin enfant, Les anges dans nos campagnes, Stille Nacht, Entre le bœuf et l’âne gris, Maria durch ein Dornwald ging, Sur la chaumière gémit le vent, Noël blanc...  De belles pièces d'anthologie interprétées de façon dynamique et personnelle à la lueur de quelques lanternes, bougies et veilleuses.

L'orgue s'est fait aussi entendre, au milieu de la veillée, avec deux pièces de circonstance : "A minuit fut fait un réveil" de Jean-François Dandrieu et "Votre bonté Grand Dieu" de Claude Balbastre ; puis, tout à la fin, avec une composition grandiose de Louis-Claude Daquin : "Noël Etranger". Une veillée douce comme des bredele et délicieuse comme un vin chaud que les choristes et spectateurs ont pu déguster à la fin dans la salle paroissiale située à côté de l'église.

(Article publié dans le RL du 24 décembre 2017)